Collaborations scientifiques entre le Nord et le Sud

Lancé en 2012 par la DDC et le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), le programme suisse Research on Global Issues for Development (r4d) a soutenu des projets dans 50 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. «C’était une initiative en avance sur son temps, car elle encourageait l’interdisciplinarité et la transdisciplinarité ainsi que la recherche axée sur le développement au moyen de collaborations scientifiques Nord-Sud», explique Mirjam Macchi, conseillère politique de la DDC pour les questions liées à la recherche et à l’Agenda 2030.

Le programme a appuyé les travaux axés sur les conflits sociaux, l’emploi, la sécurité alimentaire, les écosystèmes, la promotion de la sécurité et la santé publique. En outre, il a mis l’accent sur l’information et la mise en œuvre pratique des résultats.

Le projet HIA4SD est l’une des 57 initiatives de recherche promues par le programme r4d, dirigé par l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) et réalisé en collaboration avec d’autres institutions partenaires en Afrique et en Suisse. Le projet visait principalement à encourager le dialogue politique autour de l’extraction de matières premières naturelles dans quatre pays africains. L’objectif recherché ? Réduire les effets négatifs de ce secteur sur la santé publique, en menant systématiquement un processus d’évaluation.

«Les États sont tenus par la loi de réaliser une étude d’impact environnemental avant de réaliser un grand projet d’infrastructure, tel qu’une mine, indique Mirko Winkler, de Swiss TPH. Cela dit, l’évaluation d’impact sur la santé est rarement effectuée de manière rigoureuse.» L’équipe de recherche, composée de deux doctorants suisses et de quatre confrères africains, a examiné les points forts et les limites des pratiques d’évaluation actuelles au Burkina Faso, au Ghana, au Mozambique et en Tanzanie. Par la suite, elle a encouragé le dialogue avec les autorités politiques pour intégrer l’évaluation de l’impact sur la santé (Health Impact Assessment, HIA) dans le processus d’autorisation des projets.

«Actuellement, des efforts spécifiques sont déployés dans les quatre pays africains participant au projet pour ancrer l’HIA dans la législation et le droit», relève Mirko Winkler. À l’instar de HIA4SD et comme l’indique un rapport d’évaluation, les autres projets soutenus par r4d ont également permis le développement des capacités en matière de recherche et d’innovation, la formation de plus de 200 jeunes chercheuses et chercheurs dans des contextes transnationaux et interdisciplinaires, ainsi que le renforcement des partenariats et des réseaux entre les mondes scientifiques du Nord et du Sud.