Récompenser la créativité des jeunes

D’ici à 2030, les 17 Objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 adoptés en 2015 par l’Assemblée générale de l’ONU doivent être mis en œuvre dans le monde entier. Pour y parvenir, la Suisse souhaite associer davantage la jeunesse à la coopération au développement. La DDC et le SECO ont invité les jeunes jusqu’à 35 ans à déposer leur projet pour la deuxième édition du Prix Jeunesse et futur «Together we’re better». Ce dernier récompense des projets qui contribuent à la lutte contre la pauvreté, améliorent la qualité de vie des plus vulnérables ou atténuent un problème environnemental notamment.

«En Suisse, de nombreux jeunes contribuent à la lutte contre la pauvreté et au développement durable des pays du Sud, souligne Thomas Gass, vice-directeur de la DDC, qui a participé au lancement du prix. Nous voulons donner une visibilité à cet engagement.» Les jeunes, invités à présenter leur projet lors du Forum à Genève fin mars, auront l’occasion d’échanger avec des spécialistes de la coopération au développement et de nouer des contacts. «Nous devons toutes et tous prendre part à la réalisation de l’Agenda 2030, poursuit Thomas Gass. L’énergie et la créativité des jeunes jouent un rôle clé à cet égard.»

L’appel a rencontré un vif succès: plus de 60 projets ont été déposés. Deux conditions étaient requises: travailler avec des partenaires locaux et répondre aux besoins des populations concernées. Quatre prix correspondant à différentes catégories seront décernés (voir encadré), pour un montant de 4000 à 12'000 francs. La première édition du concours a eu lieu lors de la conférence annuelle de la DDC en 2019. «Nous avons été surpris du succès du concours, avec 92 projets soumis», relève Thomas Gass.

Parmi les gagnants figurait l’équipe de trois personnes d’Ecowork International, dont le projet vise à transformer le recyclage des déchets électroniques du secteur informel en une activité légale et sûre. La start-up prévoit de soutenir les travailleuses et travailleurs en leur fournissant des espaces de coworking, des licences et un soutien financier pour la création d’une entreprise le cas échéant.

«Le prix Jeunesse et futur a été important pour nous ouvrir des portes», raconte Michael Gasser, cofondateur d’Ecowork International. L’argent du prix a permis à l’équipe d’analyser les besoins et de réaliser des essais sur le terrain, pour mieux comprendre le fonctionnement du recyclage et trouver les machines nécessaires à cette activité: «Nous avons réussi à convaincre de nouveaux partenaires financiers et sommes sur le point d’ouvrir notre premier site dans la capitale indienne New Delhi.»

Succès également pour Stay Clean. Avec des partenaires locaux au Congo, l’association avait soumis le projet «Toilettes pour tous», visant à permettre l’accès à des installations sanitaires dans des zones densément peuplées, ceci pour minimiser les risques de maladie. Après avoir remporté le prix Jeunesse et futur en 2019, Stay Clean s’est classée au deuxième rang du prix Diaspora et Développement, décerné par la Fédération vaudoise de coopération.

C’est exactement le but du concours d’idées «Together we’re better»: donner plus de résonance à l’engagement des jeunes au niveau international. L’objectif est aussi d’établir un dialogue durable entre les participantes et participants, la DDC et le SECO, comme l’explique Barbara Hell, responsable du Prix Jeunesse et futur au DFAE. C’est pourquoi l’International Cooperation Forum Switzerland prévoit également des sessions de travail avec des spécialistes au cours desquelles les jeunes pourront s’engager activement.

Des ateliers préparatoires organisés en collaboration avec les participantes et participants intéressés leur permettent de profiter au maximum du Forum. «La DDC doit davantage écouter les jeunes, selon Barbara Hell. Dans l’idéal, nous pourrons mobiliser leurs capacités pour élaborer des solutions concrètes.» La responsable espère en outre favoriser le réseautage pour construire une communauté. Autre objectif: passer le flambeau à la prochaine génération. «Le concours est l’occasion pour la DDC et le SECO de regarder vers l’avenir. Il s’agit de comprendre dans quel monde les jeunes veulent vivre et comment y parvenir.»